Les incroyables amis de *l’îlot*: Ulrich Vetsch

Ulrich est un des membres fondateurs de notre association et un des pionniers de *l’îlot*. Depuis toutes ces années, il est resté fidèle et engagé à nos côtés. Ce portrait très sincère nous prouve que cet homme est et restera un incroyable ami de *l’îlot* et un père attentif, marqué par les propos récents de sa fille parlant d’une de ses hospitalisations d’office en 1985: «C’est un véritable ‘tsunami’ qui m’est passé dessus, laissant des traces indélébiles qui m’obligent encore, actuellement, à suivre des thérapies pour décompresser.»

l’îlot:  Cher Ulrich, pourrais-tu nous raconter d’où tu viens et quelle est ton histoire?

Ulrich: Je suis d’origine saint-galloise, veuf depuis longtemps, père de 5 enfants et grand-père de 6 petits-enfants. Je suis comptable de métier.

 

l’îlot: Si tu devais choisir 4 mots pour te définir au cours de ta vie, lesquels seraient-ils?

Ulrich: Je choisirais sérieux, car, dans tout métier lié aux chiffres, c’est indispensable. Puis, ce n’est pas un défaut si ce trait de caractère est mêlé d’un peu d’humour et pratiqué de façon équilibrée, le tout accompagné d’autres qualités de vie. Humain, ce côté de ma personnalité m’a amené à me consacrer plus de 10 ans à la Fédération internationale des Croix-Rouge et Croissant-Rouge. Engagé, notamment envers ma foi chrétienne, ma famille, mon métier et les nombreuses situations de bénévolats que je pratique depuis que je suis à la retraite. Confiant, car, malgré mon âge (89 ans) et quelques problèmes de santé, je suis heureux d’être autonome. J’ai juste besoin d’un peu d’aide pour le ménage.

 

l’îlot: Quelles furent tes premiers contacts avec la maladie psychique?

Ulrich: A la naissance de notre premier enfant, nous avons connu des complications en raison d’une incompatibilité de groupe sanguin entre la mère et l’enfant, mais tout s’est arrangé. Malheureusement, quand notre fille a eu 20 ans, de graves troubles psychiques sont apparus. Ce n’est enfin que quinze ans plus tard que ces troubles ont été énoncés «de nature schizophrénique». En effet, il y a trente ou quarante ans, les médecins n’annonçaient que rarement le diagnostic de schizophrénie. Heureusement, les mentalités ont évolué de façon positive.

En tant que parents, nous avons également souffert de cette ancienne pratique consistant à «éloigner» les proches plutôt que d’en faire des partenaires. Cela a heureusement bien évolué. Après avoir suivi le programme Profamille 2000, plusieurs participants ont senti le besoin de se revoir régulièrement. Ils ont été, ensuite, rejoints par d’autres intéressés. J’ai donc eu le privilège de me trouver parmi les fondateurs de *l’îlot*.

 

l’îlot:  Avec ton expérience de proche, quel regard portes-tu sur la maladie psychique et la place des proches? 

Ulrich: Dans le domaine de la schizophrénie, maladie qui me concerne plus directement, je suis très impressionné par l’évolution positive des mentalités. Je salue en particulier les efforts mis sur la détection précoce.

Pour les proches aidants, un renforcement des structures de soutien et une amélioration de la communication autour de la maladie reste d’actualité.

 

l’îlot: Quels sont les actions en faveur des proches que tu souhaiterais relever?

Ulrich: Ces dernières années, en raison de mon âge et de ma santé, je me suis un peu éloigné du champ d’action de *l’îlot*. Je suis tenu informé de la marche de l’association. Je me considère comme privilégié de pouvoir cheminer ainsi et de faire partie des «incroyables amis».

En quatorze ans d’existence, *l’îlot* a fait beaucoup pour l’écoute des proches aidants et a créé un solide réseau de relations et d’entraide. Ses liens privilégiés avec les professionnels de la santé, sa lutte contre la stigmatisation et les nombreuses passerelles qui ont été développées avec, entre autres, les services de l’Etat, témoignent d’un avenir prometteur.

 

l’îlot:  Et l’avenir… comment le vois-tu?

Ulrich: Je reste confiant dans l’industrie pharmaceutique et suis convaincu qu’elle mettra sur le marché de nouveaux traitements moins invalidants. J’estime qu’il faudrait aussi insister sur la spiritualité, car elle a beaucoup aidé notre fille sur le chemin de son rétablissement. A part cela, ce qui compte pour moi, c’est qu’au niveau de ma famille, nous poursuivions la belle solidarité qui existe depuis bientôt quarante-trois ans face à notre proche malade.

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